Immuable depuis 1929, treize cépages unissent leurs qualités pour ces nectars vinifiés en rouge(94%) et blanc(6%): grenache (Noir, Gris, Blanc), syrah, mourvèdre, cinsault, clairette (blanche, rose), vaccarèse, bourboulenc, roussanne, counoise, muscardin, picpoul (blanc, gris, noir), picardan, et terret noir. Jadis les vignes étaient complantées en « foule » : tous les cépages se trouvaient mélangés sur une même parcelle. De nos jours, le grenache a l’ascendant dans la plupart des vins élaborés. Le rendement est de 35 hl avec tri obligatoire de la vendange, puissance et matière viennent à l’esprit pour qualifier les vins rouges. C’est l’ampleur et la rondeur qui caractérisent la structure des vins blancs. Le terroir de l’AOC s’étend à l’ouest du comtat Venaissin entre Orange et Avignon, rive gauche du Rhône, sur les communes de Châteauneuf-du-Pape, Sorgues, Orange, Bédarrides et Courthézon. Le sol, ancien lit du Rhône préhistorique, est fait de cailloux brûlés par le soleil, dans lesquels faire pousser la vigne apparaît comme un défi à l’élémentaire raison. Si l’origine du vignoble reste imprécise, l’histoire de Chateauneuf est indiscutablement liée à l’installation des papes à Avignon. Le « clos des Papes », planté par les soins du pape Jean XXII existe toujours. Si l’essor se ralentit après le XV siècle, il reprend de l’ampleur au XVIIIe siècle et les exploitations s’agrandissent. En 1923, le vignoble couvrait 1800 ha. Les vignerons créèrent le premier syndicat de défense de Châteauneuf face à la concurrence déloyale des vins issus d’autres terres vendus sous le nom de Châteauneuf. Dix ans de procédure, les règles furent bien définies. Lorsqu’en 1935 fut instauré le régime des appellations d’origine contrôlée rien ne fut changé et le décret du 15 mai 1936 reprit les termes du jugement du 28 juin 1929.